a rue étroite monte, et, de chaque côté,
Se dressent les maisons, hautes, vieilles et sombres
L’hirondelle voltige au-dessus des décombres
Où fleurit la joubarbe en pleine liberté.
De fiers blasons sculptés décorent ces demeures,
Nous racontant l’éclat des fêtes d’autrefois :
Sérénades, soupers, cavalcades, tournois,
Entremêlés d’amours qui faisaient fuir les heures !
Jadis, richesse et gloire. — Et, maintenant, nul bruit.
À midi, deux passants : une duègne qui tousse,
Sur le seuil de l’église ; et puis, suçant son pouce,
Un enfant demi-nu qu’un chien maigre poursuit.
u flâneur, le long du marché,
Mai, qui sourit, fait des surprises :
Par hasard, m’étant approché,
J’ai vu les premières cerises !
Ces beaux fruits ronds, brillants, charnus,
Sur des lits épais de fougère,
Pour nous tenter sont revenus
Avec la fraise bocagère.