Le galant d’autrefois, chargé d’ans, s’est couché
Pour toujours, et ses os sont réduits en poussière.
Sa bien-aimée aussi dort sous l’étroite pierre…
De leur printemps il reste un œillet desséché.
es toldos ne sont plus soulevés doucement
Par Rosine ou Suzanne écoutant une aubade ;
Almaviva, goutteux, est devenu maussade ;
Figaro prend du ventre et s’endort fréquemment.
Chérubin, retraité, parle de ses blessures ;
Fanchette a des enfants d’un quatrième époux ;
Bartholo qui radote, hélas ! n’est plus jaloux.
Marceline, toujours, rêve de procédures.
Basile, encor très droit, sec, jaune, obséquieux,
Ment, tout comme autrefois, avec un aplomb rare ;
Le pesant Brid’oison, de paroles avare,
Dit bonjour et bonsoir, d’un ton sentencieux.
Les sots ne changent point. C’est la beauté qui passe ;
C’est l’amour qui s’enfuit avec les gais printemps.
Adieu, frêles trésors qu’emportent les autans ;
Adieu le vif esprit, la jeunesse et la grâce !