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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

— Mais demain tous ces flots rebelles
Se changeront, unis et doux,
En miroirs pour les hirondelles…
           Résignons-nous.

C’est l’âge où l’homme nie et doute :
Soleils couchés et rêves morts !
À chaque tournant de la route,
Ou des regrets ou des remords !
— Mais, bientôt, viendra la vieillesse
Élevant sur nos fronts à tous
La lampe d’or de la sagesse…
           Résignons-nous.

Ceux qu’on aima sont dans les tombes,
Les yeux adorés sont éteints,
Dieu rappelle à lui nos colombes
Pour réjouir des cieux lointains…
— Mais, bientôt, d’une âme ravie,
Seigneur ! pour les rejoindre en vous,
Nous nous enfuirons de la vie…
          Résignons-nous.




JOYEUSE ET DURANDAL




La France, dans ce siècle, a deux grandes épées
Deux glaives, l’un royal et l’autre féodal,
Dont les lames d’un flot divin furent trempées :
L’une a pour nom Joyeuse, et l’autre Durandal.