Oui, oui, tu le savais, et que dans cette vie
Rien n’est bon que d’aimer, n’est vrai que de souffrir.
Chaque soir, dans tes chants tu te sentais pâlir.
Tu connaissais le monde, et la foule, et l’envie,
Et, dans ce corps brisé concentrant ton génie,
Tu regardais aussi la Malibran mourir.
Meurs donc ! ta mort est douce, et ta tâche est remplie.
Ce que l’homme ici-bas appelle le génie,
C’est le besoin d’aimer ; hors de là tout est vain.
Et, puisque tôt ou tard l’amour humain s’oublie,
Il est d’une grande âme et d’un heureux destin
D’expirer comme toi pour un amour divin !
- Octobre 1836.
ant que mon faible cœur, encor plein de jeunesse,
À ses illusions n’aura pas dit adieu,
Je voudrais m’en tenir à l’antique sagesse
Qui du sobre Épicure a fait un demi-dieu.