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GUSTAVE MATHIEU


1808–1877




Gustave Mathieu, né dans la Nièvre en 1808, a fermé les yeux en 1877 à Bois-le-Roi, sous Fontainebleau ; mais sans mourir en détail, sans avoir eu le triste privilège, comme tant d’autres, de se survivre longtemps à lui-même.

Son dernier vœu s’est accompli : Des mains amies l’ont pieusement inhumé tout au bord de la forêt qu’il a si bien chantée.

Dans sa jeunesse, à l’aurore des sensations toutes neuves, le poète a fait le tour du monde, doublé le Cap Horn et le Cap des Aiguilles, mais à bord d’un navire à voiles, avant que l’extension de la grande vapeur eût barbouillé le ciel de ses tourbillons noirs. Ses premières poésies sont particulièrement originales et saisissantes, et s’il a étudié la mer, il connaît l’alphabet des étoiles.


Livre immense tout grand ouvert
À l’œil du pilote et du pâtre.

Dans un autre ordre de pensées, ses chansons les plus connues sont Jean Raisin et Chante-clair, notre vieux coq des Gaules, qui fait vibrer ses notes de gloire dans un héroïque et intarissable gosier :


Tous les chante-clair lui répondent
Comme s’ils s’entendaient entre eux ;