ier, à mon logis par le froid ramené,
J’inaugurais l’hiver dans l’âtre abandonné,
Lorsque par le foyer, au milieu d’un bruit d’ailes,
La bise m’apporta ces deux voix d’hirondelles :
« Ma fille, il faut partir : précurseurs de l’hiver,
Des bandes de vanneaux, ce matin, fendaient l’air,
Et du haut de ce frêne, à la cime effeuillée,
A retenti trois fois notre cri d’assemblée.
Cependant sur ton nid tu demeures encor :
Appelle tes petits, ma fille, et prends l’essor !
— Je dois rester.
— Non, viens ! la première colonne
Par avance déjà se groupe et s’échelonne ;
Le moment du départ est fixé pour ce soir ;
Car tu sais que la nuit, sous son grand manteau noir,
Peut seule à tous les yeux dérober notre fuite,
Et des oiseaux de proie égarer la poursuite.
— Ô ma mère ! ta fille, hélas ! ne partira
Ni ce soir, ni demain, ni le jour qui suivra.
— Pourquoi donc ?
— Dans le nid où tu m’as élevée