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ANTHOLOGIE DU XIXe SIÈCLE.

Frein d’or, aiguillon d’acier
           Du coursier
À la crinière fumante ;

Agrafe, autour des seins nus
            De Vénus
Pressant l’écharpe divine,
Ou serrant le baudrier
            Du guerrier
Contre sa forte poitrine ;

Col étroit, par où saillit
            Et jaillit
La source au ciel élancée,
Qui, brisant l’éclat vermeil
            Du soleil,
Tombe en gerbe nuancée ;

Anneau pur de diamant
            Ou d’aimant,
Qui, jour et nuit, dans l’enceinte
Suspends la lampe, ou, le soir,
            L’encensoir
Aux mains de la vierge sainte ;

Clef, qui, loin de l’œil mortel,
            Sur l’autel
Ouvres l’arche du miracle ;
Ou tiens le vase embaumé
            Renfermé
Dans le cèdre au tabernacle ;

Ou plutôt, fée au léger
            Voltiger,
Habile, agile courrière,