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afin d’en oster ensuite, ou d’y ajouter tout ce qui pourra contribuer à la mettre dans l’estat où elle doit estre.

Quoyque l’on considère principalement dans cette revüe les personnes habiles & éclairées dans l’intelligence de l’Ecriture, pour lesquels on a une estime & une deference particuliere, on n’exclut pas néanmoins de ce rang les ames, qui ont appris de Dieu même à le connoistre, & qui sont instruites par la lumiere de la pieté & de la bonne vie, que l’Escriture appelle, la science des Saints comme pouvant faire des réflexions & donner des vües sur cet ouvrage qui auront peut-estre échappé à toute l’exactitude de ceux qui l’avoient ou composé ou revu. Car le sentiment qu’elles ont de Dieu, & le goust qu’elles prennent à ses divines instructions, leur pourra faire discerner qu’une expression qui sera même fidelle dans le sens & exacte dans les paroles, devroit néanmoins estre changée, si on en juge par le cœur plus que par l’esprit ; parce qu’elle ne sera pas assez vive & assez edifiante, & qu’elle ne conservera pas assez cette onction de grace que Dieu a répandue dans sa parole, par l’impression de son Esprit.

Le Nouveau Testament est le thresor de l’Eglise ; & ainsi la traduction qu’on en peut faire, si elle estoit comme il seroit à desirer, est un bien commun. C’est pourquoy il y a lieu d’esperer que tous prendront part à ce qui pourroit estre utile à tous, & qu’il se trouvera des ames humbles qui ne cherchant que leur edification dans cet ouvrage demanderont à Dieu pour ceux qui y ont eu quelque part, qu’il ne leur impute pas à témérité ce service qu’ils ont tâché de rendre à l’Eglise, sans considérer assez qu’il estoit au dessus de leur force ; qu’il