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le fondateur, nous devons regarder l’Evangile comme nostre Regle, qui nous fait connoistre sa volonté ; qui nous assure de ses promesses ; qui est nostre lumiere en ce monde, & qui nous doit un jour juger dans l’autre. Sermo quem locutus sum, ipse vos judicabit in novissimo die.

C’est ce qui a fait dire à S. Cesaire Evêque d’Arles, que ceux mêmes qui ne sçavent pas lire ne sont pas excusables pour cela d’ignorer ce que l’on apprend par la lecture de l’Evangile. Car si les personnes les plus simples & les plus grossieres non seulement des villes mais des villages, trouvent bien moyen, dit ce Saint, de se faire lire & d’apprendre des chansons profanes & mondaines ; comment pretendront-ils aprés cela s’excuser sur leur ignorance de ce qu’ils n’ont jamais rien appris de l’Evangile ? Vous avez, assez, d’inventions, ajoûte-t’il, pour apprendre sans sçavoir lire ce que le demon vous enseigne pour vous perdre ; & vous n’en avez, point pour apprendre de la bouche de JESUS CHRIST la vérité qui vous doit sauver.

Ce seroit une chose infinie que de rapporter tout ce qu’ont dit les S S. Peres de l’excellence de l’Evangile. Tous leurs ouvrages sont pleins des marques du respect qu’ils avoient non seulement pour cette histoire sacrée de la vie de JESUS CHRIST, mais aussi pour tous les autres livres qui composent le Nouveau Testament. Nous pourrions faire voir de quelle manière ils en parlent ; mais comme nous en avons marqué quelque chose au commencement de ces livres, nous dirons seulement icy ; que les Actes sont l’accomplissement de l’Evangile, puisqu’on y voit la descente du S. Esprit que JESUS CHRIST avoit promis ; la formation de l’Eglise, & la charité, la patience, & la