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voir quel serait le succès du combat, que les ennemis étaient en présence, l’armée en bataille, les éléphants et la cavalerie rangés au lieu qui leur avait paru le plus avantageux,

21. Machabée, considérant cette multitude d’hommes qui allait fondre sur eux, cet appareil de tant d’armes différentes, et la furie de ces bêtes formidables, étendit les mains vers le ciel, et invoqua le Seigneur qui fait des prodiges, et qui donne la victoire, comme il lui plaît, à ceux qui en sont le plus dignes, sans avoir égard à la puissance des armes.

22. Il implora donc son secours en lui parlant de cette manière : C’est vous, Seigneur, qui avez envoyé votre ange sous Ézéchias, roi de Juda, et qui avez tué cent quatre-vingt-cinq mille hommes de l’armée de Sennachérib ;

23. Envoyez donc aussi maintenant devant nous, ô Dominateur des cieux, votre bon ange qui inspire la terreur et l’effroi de la grande puissance de votre bras,

24. Afin que ceux qui, en blasphémant votre nom, viennent attaquer votre saint peuple, soient frappés de crainte. Il finit ainsi sa prière.

25. Cependant Nicanor marchait avec son armée au son des trompettes, et au bruit des voix qui s’animaient au combat.

26. Mais Judas, et ceux qui étaient avec lui, ayant invoqué Dieu, combattirent par leurs prières.

27. Ainsi priant le Seigneur au fond de leurs cœurs, en même temps qu’ils chargeaient les ennemis l’épée à la main, ils tuèrent trente-cinq mille hommes, se sentant comblés de joie par la présence de Dieu.

28. Le combat étant fini, lorsqu’ils retournaient pleins d’allégresse, ils reconnurent que Nicanor était tombé mort, couvert de ses armes.

29. Et aussitôt ayant jeté un grand cri, et un bruit de voix confuses s’étant élevé, ils bénirent le Seigneur tout-puissant dans la langue du pays.

30. Judas, qui était toujours prêt de corps et d’esprit à donner sa vie pour ses concitoyens, commanda qu’on coupât la tête de Nicanor, et sa main avec l’épaule, et qu’on les portât à Jérusalem.

31. Lorsqu’il y fut arrivé, il fit assembler près de l’autel ses concitoyens avec les prêtres, et il appela aussi ceux qui étaient dans la forteresse ;

32. Et leur ayant montré la tête de Nicanor, et cette main détestable qu’il avait osé étendre contre la maison sainte du Dieu tout-puissant avec tant d’orgueil et d’insolence,

33. Il commanda qu’on coupât aussi en petits morceaux la langue de cet impie Nicanor, et qu’on la donnât à manger aux oiseaux ; et qu’on suspendît vis-à-vis le temple la main de ce furieux.

34. Tous bénirent donc le Seigneur du ciel, en disant : Béni soit celui qui a conservé pur son temple saint !

35. Il suspendit aussi la tête de Nicanor au haut de la forteresse, afin qu’elle fût exposée aux yeux de tout le monde, comme un signe visible du secours de Dieu.

36. Il fut arrêté, d’un commun consentement, qu’on ne devait point laisser passer ce jour si célèbre sans en faire une fête particulière,

37. Et qu’on la célébrerait le treizième du mois appelé adar en langue syriaque, le jour de devant celui de Mardochée.

38. Telle fut la fin de Nicanor, après laquelle les Hébreux demeurèrent les maîtres de la ville sainte ; et je finirai aussi par-là ma relation.

39. Si elle est bien, et telle que l’histoire le demande, c’est ce que je souhaite moi-même ; que si au contraire