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les médaillons

Mais des prés moelleux aux pieds ;
Petits bois, petits sentiers ;
Et des rangs de peupliers
Dont tremble la cime.

Les bonnes gens de chez nous
Ont peu de science,
Mais de l’esprit presque tous
Et de la vaillance.
Ici plus d’un travailleur,
Vrai Gaulois, garde en sa fleur
Le bon sens libre et railleur
De la vieille France.

Le grand fleuve de chez nous
A mainte lubie.
Ses bancs de sable et ses trous.
Chacun s’en méfie.
Il est fainéant, c’est sûr ;
Mais il contient tant d’azur
Qu’à voir couler son flot pur
Je passe ma vie.

Tavers.