Page:Lemaître - Poésies, 1896.djvu/81

Cette page n’a pas encore été corrigée

63
puella


DERNIÈRE RENCONTRE


J'avais cru l’oublier. Mais dans une soirée
Je l’ai, pour mon malheur, l’autre jour rencontrée.
J'ai revu ses yeux noirs où mon âme se fond
Et qui n’ont jamais su tout le mal qu’ils me font.
Elle était là, faisant la dame, grave et droite
Dans le satin trop neuf de sa cuirasse étroite.
Ses cheveux, attendant le voile nuptial,
Ne flottaient plus, hélas ! comme un manteau royal,
Mais, tressés en chignon sans grâce ni caprice,