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puellæ


ORPHANA


Enfant de l’hôpital, pauvre être châtié,
Elle est « petite bonne », et lave, frotte, gratte,
Vide et remplit des seaux, geignant, tirant la patte
Et portant de travers son buste dévié.

Le soir, elle s’assied enfin, morte à moitié,
Croisant ses bras roidis sur sa poitrine plate.
Des taches de rousseur sèment sa face ingrate,
Et sa misère fait plutôt mal que pitié.