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une méprise
J’ai craint tes sens, ô charmeresse,
L’énigme de tes yeux obscurs,
Les lâchetés de ma tendresse,
Hélas ! et mes doutes futurs…
Masqué, tandis que mon cœur saigne,
D’une indifférence qui ment,
J’ai feuilleté mon vieux Montaigne,
Et j’ai souri superbement ;
Et j’ai nié ma plaie intime,
Et j’ai fui tes yeux, sans savoir
Si je me sauve d’un abîme
Ou si je déserte un devoir…
Eh bien ! cela vaut mieux peut-être.
De ton cœur un moment conquis,
Chère enfant, je n’ai pu connaître
Que ce qu’il a de plus exquis.