Page:Lemaître - Poésies, 1896.djvu/217

Cette page n’a pas encore été corrigée

199
le désert


LE DÉSERT


Je réve, le front lourd et les yeux las, devant
Les ondulations de ces dunes stériles,
Mer fauve, mer ardente aux vagues immobiles,
Sur qui tombe le poids d’un soleil étouffant ;

Et je me sens si loin de tout être vivant
Et du bruit fraternel des hommes et des villes,
Si loin des ruisseaux clairs, des champs, des fleurs fragiles
Et des feuillages frais où murmure le vent,