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danse de nègres

O vous qui ne songez à rien,
Qui n’avez ni Codes ni Bibles,
Vous que méprise l’Aryen
Et qui n’êtes pas perfectibles,

Puisque c’est un chemin sans bout
Que nous ouvre l’étude austère,
Plus heureux par l’oubli de tout,
Vivez la vie élémentaire.

Et riez comme aux cieux sereins
Rit le soleil, père du monde ;
Jouissez de sentir vos reins
Piqués par la chaleur profonde ;

Et dansez sous ses flèches d’or
Dans l’ivresse de la lumière,
O bons nègres, tout près encor
De l’inconscience première.

Alger, mars 1881.