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jour d'été

Au bord, développant son profil net qui tranche
Sur la sérénité des azurs somnolents,
Flambe, avec ses maisons cubiques, ses murs blancs,
La ville divinement blanche.

Et je vois tant de blanc et tant de bleu partout,
Et la double couleur à ce point me pénètre,
Que ma mémoire, et ma pensée, et tout mon être
Insensiblement s’y dissout.

Et je m’efforce en vain de fermer mes paupières.
Et j’aime à me sentir vaincu — plaisir mortel —
Par l’implacable azur de cette eau, de ce ciel,
Et par la splendeur de ces pierres.

Alger, juin 1881.