Page:Lemaître - Poésies, 1896.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée
LES MORALISTES FRANÇAIS


I
l’auteur de l’imitation


Il touche au but rêvé, le pieux solitaire,
Parents, amis, plus rien ne l’attache ici-bas.
Il n’a plus de désirs. Il est triste, il est las
Et plein d’un grand mépris des choses de la terre.

Il a donc, jusqu’au bout, accompli l’œuvre austère.
Il est saint, maintenant, sans efforts ni combats,
Mais sans plaisir. Il veut pleurer, et ne peut pas.
Il veut prier : son cœur ne sait plus de prière.