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les médaillons

Qui secoue, au cimier de son casque, des gerbes
De lumière mêlée à des crins de cheval.
Vulcain était piteux près d’un pareil rival ;
Et Cythérée avait de farouches ivresses
Lorsque sonnaient, avant la lutte des caresses,
Le casque, les brassards, la chemise d’acier,
Et la cuirasse d’or du divin cuirassier,
Jetés sur le parvis de fine mosaïque.
Un rideau tyrien sur la couche héroïque
Flottait, les inondant de reflets empourprés ;
Et, voilant à demi les hauts lambris dorés,
Des arbustes en fleur et d’essence choisie,
Pleins du vol chatoyant des oiseaux de l’Asie,
Baignaient les deux amants d’arômes attiédis ;
Et sur les grands rosiers en proie aux chauds midis,
Au bruit de leurs baisers subitement écloses,
Des boutons déchirés semblaient jaillir les roses.


Mais un jour, les rideaux se trouvant mal fermés,
Advint que le Soleil put entrevoir, pâmés
Sur le lit de Vulcain, lequel n’y songeait guère,
La Reine d’Idalie et le Dieu de la guerre.