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risus rerum

Joufflus, vermeils comme cerise,
A peine échappés des tétons,
En culotte, en robe, en chemise,
Crêpés comme petits moutons,
Plus remuants que des totons,
L’œil allumé, rêvant des noces,
Ils gazouillent sur tous les tons.
Je n’ai jamais vu tant de gosses !

Ces marmots pleins de convoitise
Ont des ailes à leurs petons.
L’arbre qui nous emparadise
A pour moineaux tous ces gloutons
Qui pillent pour leurs gueuletons
Les rameaux verts taillés en brosses,
Tandis que chantent les pistons.
Je n’ai jamais vu tant de gosses !

envoi


O Lavergne, nous protestons :
Tu nous as fait des peurs atroces.
Point ne manquent les rejetons :
Je n’ai jamais vu tant de gosses !

Le Havre