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utile de revenir si tôt sur notre dernière explication. Je désire être le seul juge, le seul, entendez-vous ? de mon devoir royal et des convenances de mon rôle.

— Oh ! Hermann ! dit la princesse douloureusement en joignant ses mains, étroites comme des mains de reine de vitrail, longues comme des « mains de justice ».

Elle songeait, remordue de l’ancien soupçon : « Cette petite fille vous tient donc bien au cœur ? » Et peut-être allait-elle le dire tout haut, quand ils sentirent autour d’eux, propagé des salons à la terrasse, un grand frémissement de curiosité. Tout aussitôt, un officier s’approcha d’Hermann et lui remit une dépêche « très importante et très pressée ». Hermann rentra dans le salon des princes, suivi d’un bruissement d’attente, et ouvrit la dépêche.

Les danses avaient cessé. L’orchestre même se taisait. Le cercle des hauts fonctionnaires et des ambassadeurs s’était resserré autour d’Hermann, et, par les portes ouvertes sur les autres salons, les têtes charmantes des femmes se pressaient, un peu anxieuses.

— Messieurs, dit Hermann, la révolution d’Angleterre est chose accomplie. La nouvelle Chambre