Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/53

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Embrassez votre père. Depuis tout à l’heure--écoutez bien ceci--depuis tout à l’heure, ce n’est pas seulement votre grand-père, c’est aussi votre père qui est roi.

— Ne lui parlez donc pas de ces choses-là, dit brusquement Hermann. Que voulez-vous qu’il y comprenne ?

Le petit Wilhelm, intimidé, baissait sa grosse tête. Hermann le baisa sur le front, l’examina un moment et, s’adressant à la gouvernante :

— Comme il est pâle ! A-t-il bien dormi ?

— Oui, monseigneur, dit la vieille dame.

— A-t-il bien mangé ?

— Oui, monseigneur, et il a bien joué après son déjeuner.

— Avec qui ?

— Mais… tout seul, monseigneur.

— Il y a pourtant le petit garçon du grand veneur et celui du grand écuyer qui sont à peu près de son âge, et j’avais recommandé…

— Oui, monseigneur ; mais ces enfants prenaient avec Son Altesse royale de telles libertés…

— Ils le battaient ?

— Oui, monseigneur.

— Eh bien, il n’avait qu’à se défendre.

La princesse intervint :