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— A bas la régente !

Wilhelmine, la tête haute, demeurait immobile sous ses voiles noirs.

Alors Christian XVI se fit rouler, dans son fauteuil de mourant, auprès de la princesse.

Le peuple se tut en voyant le vieux souverain. Ce fut un vaste silence glacé, fait de respect sans amour.

Brusquement, la princesse rentra dans la salle ; elle alla prendre le petit Wilhelm, qui tremblait de tous ses membres et balbutiait : « Maman, j’ai peur, » souleva l’enfant dans ses bras et le présenta au peuple.

Il y eut dans la foule quelques secondes d’indécision, de rumeur hésitante et vague. Puis on entendit nettement une voix de femme qui disait :

— Il est gentil.

Une autre voix cria :

— Vive le roi !

Le cri se propagea, et ce fut bientôt une clameur unanime :

— Vive le roi ! Vive le roi !

Le grand chancelier, comte de Moellnitz, se pencha vers le ministre Hellborn, redevenu son meilleur ami :

— Oh ! parfait !… Nous le ferons voir au peuple de temps en temps.