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Renaud. Je te prie de rendre publique la nouvelle de ma mort, ainsi que tu me l’as promis.

« Je ne veux pas te dire, même à toi, le nouveau nom que j’ai pris. Et ne va pas m’objecter que j’aurais pu disparaître et m’en aller vivre n’importe où, à ma guise, sous le nom qui m’aurait plu, sans mourir officiellement. J’ai voulu qu’il me fût difficile de redevenir le prince Renaud au cas où j’en serais tenté quelque jour. Ce jour-là, mon faux état civil m’accablerait. Toi-même, si je me présentais alors à toi sous mon vrai nom, tu ne serais plus sûr que ce soit moi. Je te mets en garde, dès à présent, contre tout revenant qui se dira ton cousin. Que veux-tu ? Cela m’amuse de me survivre…

« J’ai fait une pension convenable aux parents de Lollia, à condition qu’ils s’en iraient vivre à trois cents lieues de Marbourg. A Malte, pendant l’escale, un prêtre catholique nous a mariés. Ma petite amie était toujours bonne et douce. Mais elle vénérait trop son corps. Je la chagrinais toutes les fois que j’essayais d’être son mari. Peut-être aussi regrettait-elle que je ne voulusse plus être prince.

« A Chicago, la première chose qu’elle me demanda