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— Son Altesse Royale le prince Renaud est mort.

— Lui aussi ?

— Oui : on meurt beaucoup, dans la famille.

Il tira de sa poche une enveloppe estampillée d’une quantité de timbres et gonflée de papiers.

— Ce pli, à l’adresse du prince Hermann, m’est arrivé ce matin… J’ai pris sur moi de l’ouvrir, étant resté, depuis ma démission, chargé de l’expédition des affaires courantes… Ces pièces établissent que le prince Renaud, dit Jean Werner, est mort à Aden, de la fièvre jaune. Je n’en ai encore rien dit au roi. J’ai pensé qu’il serait toujours temps de lui apprendre cette nouvelle.

— Et vous avez bien fait.

Hellborn prit un temps comme un acteur qui veut surprendre le public, et dit avec une finesse théâtrale :

— D’autant mieux que le prince Renaud est vivant.

— Comment cela ?

— Il y avait, jointe au dossier, une lettre par laquelle le prince Renaud explique à son cousin qu’il a désiré disparaître officiellement et le prie de lui garder le secret, selon sa promesse. Voici cette lettre.