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— Et puis ?

— A un moment, elle s’est retournée, et, comme la lune donnait en plein sur elle…

— Pourriez-vous la reconnaître ?

— Je l’ai vue de trop loin, sire… je ne sais pas… Pourtant…

Le chambellan de service annonça la princesse Wilhelmine. C’était l’heure où elle venait, chaque matin, prendre des nouvelles du roi.

Kate, en la voyant entrer, eut une secousse de surprise. Elle allait crier : « C’est elle ! » quand Günther la saisit par le poignet et commanda violemment :

— Tais-toi !

Mais le roi avait compris, et, tandis que Kate fixait sur la princesse des yeux effarés :

— Je vais, dit-il à Günther, vous faire mettre en liberté, vous et votre petite-fille. Vous partirez dès demain pour notre château d’Eberbach, qui est à cent vingt lieues d’ici et où vous aurez l’emploi de premier garde-chasse. Vous oublierez tout ce que vous avez vu et vous me répondrez du silence de votre petite-fille.

Puis, à Kate :

— Allez, mon enfant, et tâchez d’être sage.

On emmena les prisonniers. Le roi regarda longuement