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— A la fête de Steinbach, sire.

— Laissez-la parler, Günther.

Kate se décida :

— Eh bien, oui, là ! Est-ce ma faute ? Est-ce que je savais, moi, que c’était un prince ?

— Et quand l’avez-vous revu ?

— Le lendemain, comme je revenais de Steinbach, il m’a suivie, et il est entré derrière moi au château. Il n’y avait personne à ce moment-là… Il m’a promis des choses… et il m’a dit de venir le retrouver la nuit dans le grenier à fourrages. Voilà.

— Mais comment a-t-il pu rentrer ?

— J’avais oublié la clef sur la petite porte, du parc. Il l’a emportée.

— Et vous n’avez vu personne dans le jardin ni autour du château quand vous êtes allée à ce rendez-vous ?

— Je n’y suis pas allée, sire.

— Vous n’y êtes pas allée ?

— Non, sire.

Elle répondait avec de brusques mouvements de tête. On la sentait butée de nouveau, soit par un entêtement de brute, soit par une terreur vague des conséquences de ses aveux.

Le roi lui dit :

— Prenez bien garde. Si vous dissimulez quelque