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et Kate pour qu’il pût les questionner lui-même.

Le fonctionnaire objecta que cela était contre l’usage. Mais le roi fit remarquer qu’il était le roi et que ses droits n’étaient limités par aucune Constitution écrite, l’Alfanie jouissant jusqu’à nouvel ordre du bienfait de la monarchie absolue.

Un matin donc, une voiture conduisit au palais Günther et Kate. Les gendarmes les quittèrent à la porte du cabinet royal.

— Approchez-vous, Günther. Et vous, mademoiselle, n’ayez pas peur.

Ils n’avaient pas peur. Ils étaient seulement fort surpris, et il leur fallut un peu de temps pour concevoir que ce vieillard, rapetissé par l’âge, blotti sous sa robe de chambre et les pieds dans des fourrures, était, en effet, le roi.

— Je sais, Günther, que vous êtes un homme d’honneur, que vous avez été longtemps soldat et que vous nous avez servi fidèlement. Peut-être avez-vous caché quelque chose au juge. C’est à cause de cela que j’ai voulu vous voir. Mais, moi, il faut tout me dire. Voyez, je ne vous tends pas de piège. Je vous interroge devant votre petite-fille et je l’interrogerai devant