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au jour le jour l’instruction de cette « ténébreuse affaire » que disposée à en profiter pour s’affranchir.

Ainsi, l’acte héroïque de la fille de son âme, et peut-être sa mort (car elle ne doutait presque plus du suicide de Frida) allaient être inutiles à la sainte cause ! Cette pensée que Frida était morte par elle, et morte en vain, la torturait. Sa foi n’en était pas ébranlée : si « les temps » n’étaient pas venus encore, ils viendraient, rien n’était plus sûr. Mais elle se sentait frappée au cœur et n’avait plus le courage d’agir. Et c’est pourquoi un soir, non point désespérée, mais horriblement lasse, elle était remontée chez elle pour y attendre les hommes de la police.

Et, dans sa cellule, elle passait ses journées à tricoter des bas et des petits jupons de laine pour les enfants des détenues.