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a fort peu saigné, et, d’ailleurs, Günther a eu toute la nuit pour faire disparaître les vêtements qu’il portait au moment du crime.

« D’après l’avis des médecins, la mort du prince Otto a dû être postérieure à celle de son frère. On suppose que le prince Otto était parvenu à s’échapper de la maison scélérate et que Günther, qui faisait sentinelle à l’extérieur, a pu l’atteindre alors qu’il s’enfuyait à travers le jardin.

« Mais par quels moyens le prince Otto avait-il pu être attiré, à cette heure tardive, dans cette habitation écartée ? Il ne faut pas oublier que le prince, qui était la simplicité même, aimait, à l’exemple de son aïeul Christian XII le Bien-Aimé, à se mêler secrètement aux foules populaires et y cherchait quelquefois d’innocentes aventures. On a découvert que, la veille du forfait, il avait assisté incognito aux réjouissances publiques de la fête de Steinbach et qu’il y avait lié connaissance avec la petite-fille du garde. Ajoutons que les mœurs de celle-ci étaient notoirement déplorables. Quel piège a pu tendre la rouerie de cette fille à la bonhomie indulgente du prince ? C’est ce qu’on ne sait pas encore.