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pas. Nous avons dit que le château était habité par une certaine comtesse Leïlof, disparue depuis l’attentat. Or il est établi que la comtesse Leïlof n’était autre que mademoiselle Frida de Thalberg, demoiselle d’honneur de Son Altesse Royale la princesse Wilhelmine. Le prince Hermann témoignait à mademoiselle de Thalberg une sympathie particulière, sympathie facile à comprendre si l’on songe que cette jeune fille était la petite-nièce du marquis de Frauenlaub, ancien gouverneur du prince, et que, brouillée avec son grand-oncle et réfugiée à Paris avec sa mère, le prince Hermann l’y avait rencontrée, l’avait réconciliée avec son vieux parent et introduite lui-même à la cour. Il avait pour elle l’affection qu’on a souvent pour les personnes à qui l’on a rendu de grands services. Il ignorait, ou il voulait oublier, que mademoiselle de Thalberg était la petite-fille du conspirateur Kariskine, qu’elle s’était liée, à Paris, avec la trop fameuse Audotia Latanief, et qu’elle était restée imbue, même dans sa nouvelle situation, des idées les plus subversives.