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mieux le poids de sa main… Mais faisons notre devoir.

Il félicita le général de Kersten de son énergie, suspendit douze journaux, ordonna des perquisitions chez les chefs des divers partis révolutionnaires, en fit emprisonner quelques-uns et consigna jusqu’à nouvel ordre la garnison de Marbourg.

Puis il déclara que la nouvelle Chambre serait élue et convoquée dans le plus bref délai. « Vu le malheur des temps », il faisait aux « idées nouvelles » ce sacrifice considérable et ne jugeait pas à propos d’user de son autorité souveraine pour défaire ce qui avait été fait par son fils aîné. Il chargerait le comte de Moellnitz de former un nouveau ministère. Dès que ce ministère serait constitué, le roi abdiquerait en faveur de son petit-fils.

En attendant, il poussa vigoureusement l’instruction de l’« affaire d’Orsova ». Ce mystère passionnait le public. Le roi avait d’abord compté que la mort des deux princes, encore que l’un fût méprisé et l’autre devenu impopulaire, produirait un grand mouvement de pitié et d’indignation, dont bénéficieraient la cause royale et les intérêts conservateurs. En réalité, la première émotion calmée, le peuple