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que la victime n’était autre que Son Altesse Royale le prince Otto. Le prince avait été frappé d’une balle, qui avait pénétré sous l’aisselle gauche. La mort avait dû être instantanée.

« Des traces de pas et d’herbe foulée menaient à la poterne du parc. D’autres traces conduisaient, à travers le jardin, jusqu’auprès des écuries. C’était évidemment là que le meurtre avait été commis.

« On interrogea d’abord le garde-chasse Günther et sa petite-fille Kate. Ils déclarèrent n’avoir rien vu ni rien entendu.

« On pénétra ensuite dans la villa pour interroger la châtelaine, une certaine comtesse Leïlof, qui habitait Orsova depuis quelques mois seulement et y vivait fort retirée. La maison était déserte. Mais, dans un angle du grand salon, au pied d’un canapé, gisait le cadavre de Son Altesse Royale le prince Hermann, frappé d’une balle au cœur.

« La comtesse Leïlof avait disparu.

« Interrogés de nouveau, le garde et sa petite-fille répétèrent qu’ils ne savaient rien, que, rentrés la veille au soir dans le pavillon où ils couchaient et qui est à cent mètres environ du château et à cinquante mètres des écuries, ils n’avaient point quitté leur lit et qu’aucun bruit