un sou et qui te battent comme plâtre quand ils ont bu… Tu vois que je sais tout.
— Oh ! on dit tant de choses !…
— Voudrais-tu insinuer que tu es honnête ? Alors, ma fille, tu épouseras un butor, tu travailleras du matin au soir, tu auras une douzaine d’enfants, tu deviendras laide et tu iras en guenilles.
— Eh bien, vrai ! dit la fille suffoquée.
— Par bonheur, il y a dans tes yeux quelque chose qui me rassure… Sais-tu ce qu’ils disent, tes yeux ?
— Quoi, pour voir ?
— Ils disent que tu aimerais bien avoir une gentille petite chambre à Marbourg…
— À Marbourg !
Les yeux de Kate luisaient. Otto reprit, élégiaque :
— Là, on vivrait tous les deux, serrés l’un contre l’autre…
Il la serra plus fort. Elle se débattait faiblement.
— Et puis, le dimanche, on irait se promener à la campagne, on dînerait au bord de l’eau…
— En écoutant de la jolie musique, continua-t-elle d’un ton sentimental.