Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

bien en face et reprit avec beaucoup de gravité :

— Non, Günther, vous ne me fâchez pas… Et même je vous demande de vous enhardir tout à fait… J’ai un poids sur le cœur dont je veux me délivrer… Vous aimez le prince Hermann ? Vous lui êtes tout dévoué ?

— J’appartiens à monseigneur. Il peut me demander ce qu’il voudra, y compris mon sang.

— Et non seulement vous l’aimez, mais vous l’estimez ?

— Oh ! madame, ce mot-là… de moi à lui !

— Répondez. Vous le croyez incapable de faire une mauvaise action, de manquer à ce que vous regardez, vous, dans votre condition, comme un devoir essentiel ?

— Oui, madame… Mais je ne comprends pas bien.

Ce que Frida avait à dire était encore plus embarrassant qu’elle n’avait cru. Enfin, elle trouva ceci :

— Quelle est votre idée au sujet de la princesse Wilhelmine ?

— Je n’en ai pas, madame. Je ne l’ai jamais guère vue. On dit qu’elle est un peu fière, et qu’elle ne se montre pas souvent.