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la chasse la semaine dernière, prétend avoir rencontré mademoiselle de Thalberg dans les bois, aux environs de Loewenbrunn, et, par conséquent à dix ou douze lieues de Frauenlaub…

Otto disait presque vrai. Depuis ses embarras d’argent, il s’était réfugié au château de Loewenbrunn, afin d’y vivre économiquement. Or, un matin qu’il se promenait à cheval dans la forêt, il avait aperçu, à deux cents pas devant lui, une femme qui marchait vite et dont la tournure rappelait singulièrement celle de Frida. Il avait pressé le pas de son cheval pour la rattraper ; mais la femme avait disparu à un détour du chemin, et il n’avait pu la retrouver. Sans doute, elle s’était enfoncée dans les taillis…

— Mais, j’y songe, continua Otto, ce que je viens de vous dire doit plutôt vous rassurer, car je ne sache pas qu’Hermann, accablé d’affaires comme il est, ait quitté Marbourg ces derniers mois… Qu’avez-vous ?

Wilhelmine était toute pâle.

— Hermann, dit-elle, est allé plusieurs fois à Loewenbrunn prendre des nouvelles du roi.

Otto prit un air de profonde pitié :

— Ma pauvre Wilhelmine ! ma pauvre Wilhelmine !