Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Non, Otto, je ne vous crois pas, je ne veux pas vous croire. Si cela était vrai, d’abord, il la garderait auprès de lui, il ne voudrait pas se séparer d’elle… Cette fille l’a amusé par ses bizarreries ; puis il s’est attaché à elle, comme il arrive, justement parce qu’il lui avait été secourable. Rien de plus, je le jurerais.

— Alors, pourquoi est-ce vous, tout à l’heure, qui l’avez nommée la première ?

— Parce que je crains tout, parce que je suis folle… Mais, enfin, voilà des mois qu’elle est chez son grand-oncle, le marquis de Frauenlaub…

— Chez son grand-oncle ? dit Otto, feignant l’étourderie.

— Oui. Est-ce qu’elle n’est pas chez son grand-oncle ?

— C’est possible. Où demeure-t-il ?

— Mais… au château de Frauenlaub.

— Ah ?

— Que signifie ce « ah » ?

— Rien. Cette petite n’a pas de comptes à nous rendre, après tout. Si elle s’amuse, ce n’est pas moi qui l’en empêcherai.

— Quoi donc ? qu’y a-t-il ?

— Il y a qu’un de mes amis intimes, étant à