Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/223

Cette page n’a pas encore été corrigée

avait sa plus mauvaise figure, un air de méchanceté blagueuse et lâche. D’ordinaire, sa belle-soeur l’évitait, sachant ses vices abominables et devinant les hontes de sa vie. Mais, en cet instant, la pure princesse sentait dans ce bandit un allié. S’il abusait jusqu’au crime des privilèges de son rang, il devait tenir, du moins, à ces privilèges. Et, puisqu’il était maintenant question, pour les rois, d’être ou de ne plus être, déshonorer la royauté semblait à Wilhelmine moins criminel, après tout, que de la renier et de la perdre volontairement. Elle était un peu dans le sentiment de ces dévots aux yeux de qui un prêtre indigne est moins dangereux qu’un prêtre publiquement incroyant.

— Ah ! oui, grommela Otto, il nous met dans de jolis draps ! Je le lui disais tout à l’heure.

— Eh bien ?

— Rien à faire. Quand ces rêveurs-là se cramponnent à une idée… Non, je n’ai jamais vu personne mettre tant d’application et d’entêtement à se perdre… Ah ! elle peut se vanter de le tenir !

— Qui, elle ?

— Rien. Pardon…