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l’obstacle insurmontable. Et c’est, cela qui m’emplit de colère !

— Soit ! dit ironiquement Wilhelmine. Il n’y a qu’orgueil et dureté en haut, vertu et désintéressement en bas. Je ne vous parlerai donc pas du dévouement de la plupart de vos gentilshommes ni des traditions d’honneur et d’héroïsme de nos vieilles maisons, et je ne dirai pas non plus qu’il y a peut-être des riches qui sont des hommes de bonne volonté. J’admets cet égoïsme des heureux. Pensez-vous qu’il soit bon de l’exaspérer encore en leur faisant peur ? ou que le meilleur moyen de les incliner à l’esprit de sacrifice, ce soit de laisser passer sous leurs fenêtres, par une tolérance qui est presque une complicité, la brutale menace d’une révolution ? Vous vous plaignez d’être mal compris et mal secondé par eux. Mais parlez-leur au moins ; ne leur montrez pas cette défiance blessante, et, si vous voulez qu’ils fassent cet effort de travailler avec vous, fût-ce contre eux-mêmes, ne refusez point de rester avec eux.

— Hélas ! dit Hermann, ils savent trop que j’y resterai de gré ou de force et que je suis leur prisonnier… La vérité, c’est que j’ai beau être un des derniers souverains absolus de l’