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manifestation populaire aurait licence de se produire. Les manifestants se réuniraient sur la place des Marronniers, parcourraient les quais de la rive droite jusqu’à la place des Trois-Rois, suivraient la ligne des grands boulevards et se disperseraient au carrefour de la Croix-Bleue. Sur tout ce parcours, il désigna les postes qui seraient occupés par la troupe, les édifices : caserne, Banque, Bibliothèque royale, dans les cours et les sous-sols desquels les réserves de cavalerie et d’infanterie se tiendraient prêtes à sortir au premier commandement. Il eut soin que tous ces préparatifs de répression fussent entièrement dissimulés. Il s’appliqua à tout prévoir et à donner les instructions les plus précises. Sur les points où la manifestation deviendrait séditieuse, trois sommations seraient faites, très espacées. Si elles restaient inutiles, on ferait des charges de cavalerie, très lentes. Mais, quelles que fussent les circonstances, les cavaliers ne devaient dégainer et les fantassins ne devaient tirer que sur l’ordre exprès d’Hermann. Des fils téléphoniques reliaient son cabinet à celui du général gouverneur de Marbourg, situé à l’autre extrémité du palais, et à tous les postes et dépôts de troupes. Ainsi, quoi qu’il advînt, il ne pouvait