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il se refusait inexorablement à toute discussion sur les affaires publiques.

Il avait réduit au strict nécessaire le cérémonial du palais, supprimé les réceptions et les fêtes et donné à l’assistance publique de Marbourg les cinq cent mille florins ainsi économisés.

Tout d’abord, ces largesses avaient encore accru sa popularité. Mais il n’avait pas su l’entretenir, ne se montrant jamais au peuple, par une sorte de pudeur, parce qu’il considérait la recherche des ovations comme indigne d’un sage et parce que ces acclamations, dont il était sûr d’avance, lui semblaient hors de proportion avec le peu de mérite qu’il se reconnaissait.

Cette abstention avait refroidi le peuple, qui n’en pouvait deviner les causes. Dans le moment où l’assemblée des trois corps défigurait, article par article, le projet de loi constitutionnelle, les meneurs populaires avaient accusé le prince d’être le complice caché de cette comédie. Et, quand on avait appris qu’il tolérait la manifestation, il se trouva des gens pour dire que c’était un piège qu’il tendait au peuple.

Hermann savait tout cela. Il l’avait prévu. Il