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— Comment va mon petit-fils ? demanda tout bas le vieillard.

— Mais, très bien, sire.

— Je l’ai trouvé un peu pâle hier, et on m’a dit ce matin qu’il n’avait pas passé une bonne nuit.

Wilhelmine haussa la voix :

— Je ne sais où ceux qui vous l’ont dit prennent leurs renseignements. Wilhelm est, il est vrai, un peu impressionnable et nerveux, comme le sont d’ordinaire les enfants d’une intelligence très précoce. Mais sa santé ne m’inspire aucune inquiétude sérieuse, il faut qu’on le sache.

— Allons, tant mieux, ma fille, tant mieux, dit le roi en l’apaisant du geste.

Cependant, le prince Hermann recevait les félicitations du prince Otto, son frère cadet. Otto inclinait avec affectation sa haute taille, sa barbe rousse en pointe et son long nez sensuel et répétait, imperceptiblement gouailleur :

— Tous mes compliments, mon cher frère, tous mes compliments.

Hermann répondait :

— Je les reçois avec reconnaissance, Otto. Je les crois sincères, et je suis sûr que vous ne ferez rien