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Sénat nommé par le souverain et une Chambre des représentants élue par un très large suffrage censitaire, le cens électoral ne devant être que de huit ou dix florins.

Et, pour que le peuple ne put douter de sa sincérité, il choisit pour premier ministre Athanase Hellborn. un avocat très populaire, directeur du principal journal de l’opposition, et le chargea de défendre le projet devant l’assemblée.

Dans sa première entrevue avec Hermann, Athanase Hellborn eut une excellente attitude. Il remercia noblement le prince de sa confiance, posa ses conditions, se fit prier pour accepter le principe du suffrage censitaire, jura d’ailleurs que tout irait bien et qu’il en faisait son affaire. Il était sympathique, cordial, une bienveillance de jouisseur répandue sur sa face robuste. Hermann jugea qu’il devait être un fort brave homme, mais qu’il parlait beaucoup et qu’il manquait peut-être un peu de vie intérieure.

Le nouveau ministre fut d’abord admirable d’énergie. Il parvint à faire voter, par une petite majorité, l’ensemble du projet.

Vint ensuite la période des amendements.

Un beau jour, Hellborn déclara au prince que,