Elle répondit :
— Oui, monseigneur.
— M’aimez-vous parce que je suis prince ?
— Pour cela aussi, monseigneur.
— Mais, si je ne l’étais pas, m’aimeriez-vous tout de même ?
— Oui, monseigneur.
Elle fit ces deux réponses sans hésitation et, il vit bien que toutes deux étaient également sincères.
Il continua :
— Voulez-vous m’épouser ?
— Je veux bien, monseigneur.
Elle dit cela sans s’étonner, mais avec un peu d’effort. Il s’en aperçut :
— Est-ce que ça vous ennuie ?
Elle répondit que non, mais que, toutefois, il lui en coûterait de renoncer immédiatement à son art, qu’elle savait incompatible avec l’état de mariage. Elle le pria de lui donner encore six mois pour une tournée qu’elle devait faire en Alfanie. Après, elle reviendrait à Marbourg, et alors ils se marieraient.
Renaud consentit à tout. Il lui semblait exquis que ce fut elle qui fit ses conditions.
Il embrassa la petite déesse avec respect, et elle lui rendit gauchement un baiser de fillette.