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Lollia. C’étaient un gros homme et une grosse dame qui avaient un air de grande honnêteté. Le gros homme tendit sa carte au prince. La carte portait ces mots :

  ANTONIO TOSTI
  _Ex-artiste gymnaste et clown_
  PERE
  _de l’illustre équilibriste aérienne_
  _la signiorina Lollia Tosti_

A ce moment, le régisseur vint dire qu’on tendait le filet pour les exercices de Lollia.

La jeune fille s’approcha de sa mère et l’embrassa :

— _Addio, mama_.

Et elle fit le signe de la croix avant d’entrer sur la piste.

— Une habitude d’enfance ! dit madame Tosti au prince.

Renaud interrogea la bonne dame. Lollia était très pieuse. Sa loge était pleine d’images saintes. Les bouquets qu’on lui jetait, elle avait coutume de les porter à une chapelle de la sainte Vierge.

— Et sage, monseigneur !

Au reste, c’était une nécessité de sa profession. Le travail des autres acrobates pouvait encore