Page:Lemaître - Les Rois, 1893, éd2.djvu/127

Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais, tout de même, il finissait par trouver que cette gloire lui coûtait gros et que le bénéfice de cette amitié princière restait par trop purement « moral ». Il calculait que, en outre de l’argent qu’il lui laissait gagner au jeu, il avait, en huit ou dix ans, avancé au prince tout près de douze millions. Et, en retour de ces services, lorsque, l’année précédente, il lui avait exprimé discrètement le désir si naturel d’obtenir la concession des mines de cuivre récemment découvertes en Alfanie, il n’avait eu de Son Altesse qu’une réponse équivoque et embarrassée. Le prenait-on pour dupe ? Vraiment, on attendait de lui un désintéressement trop proche de la sottise et dont il ne voulait pas, pour son honneur, qu’on le crût capable. Et un peu d’amertume s’amassait en lui.

Et voilà que, le matin même du jour où il attendait l’arrivée du prince à Montclairin, il trouvait dans son courrier une lettre de l’administration de la Compagnie des chemins de fer de l’Est et une lettre de la vicomtesse Moreno, accompagnées de deux factures.

Oh ! des riens ! La Compagnie de, l’Est réclamait le paiement de cinq mille francs pour le wagon-salon qu’elle avait mis à la disposition