Page:Lemaître - Les Contemporains, sér7, Boivin.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée

était son ouvrage encore. Il était isolé parmi les autres ministres, leur était presque suspect. L’empereur le laissait faire, ne le désavouait pas, mais ne l’aidait point ; et peut-être cela valait-il mieux. Les réformes du ministère Duruy furent véritablement l’œuvre personnelle de M. Victor Duruy.

Par là, et par l’ampleur, l’harmonie, la beauté rationnelle et la souplesse du plan conçu ; par l’activité ardente et méthodique déployée dans l’exécution ; par l’importance des résultats acquis et des fondations demeurées ; enfin par le bonheur qu’il eut d’imprimer à tout l’enseignement national une direction si juste, si bien prise dans le droit fil des plus légitimes besoins et des meilleurs désirs de notre temps, que ses successeurs, depuis vingt-cinq ans, n’ont eu qu’à la maintenir, j’ose dire que le ministère de M. Victor Duruy fut un des plus grands ministères de ce siècle.

Il eut de sourds ennemis : les beaux esprits universitaires, les dilettantes, les sceptiques. Il en eut de déclarés et de violents : la plus grande partie des évêques et du clergé.

M. Duruy était très réellement respectueux du christianisme, très scrupuleux observateur de la neutralité religieuse. Il n’y a pas, dans ses livres, un mot qui puisse alarmer la foi d’un écolier. Jamais il ne troubla par une taquinerie la vie religieuse des écoles, où l’on apprenait encore, de son temps, le catéchisme et l’histoire sainte. Chaque année, il se