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beaucoup en créant l’École pratique des hautes études, si féconde et si vite illustre.

Il écrivait en terminant : « Nous ne devons pas oublier que les femmes sont mères deux fois, par l’enfantement et par l’éducation ; songeons donc à organiser aussi l’éducation des filles, car une partie de nos embarras actuels provient de ce que nous avons laissé cette éducation aux mains de gens… »[1] enfin, de gens qui n’avaient pas toute la confiance de M. Duruy. — Et c’est pourquoi, préoccupé, ici comme ailleurs, de l’unité morale du pays, et pour atténuer les dissentiments que la différence des éducations apporte dans tant de ménages français, il fonda, à la Sorbonne et dans les grandes villes, ces cours de jeunes filles qui, depuis, ont été agrandis en lycées.

Autrement dit, Messieurs, toutes les réformes de l’enseignement poursuivies par la troisième République, c’est M. Duruy qui les a commencées ; et, de toutes ensemble, c’est lui qui a tracé la méthode et, pour longtemps, défini l’esprit. Depuis les sports et lendits scolaires jusqu’à la résurrection des universités provinciales, il a tout prévu, tout préparé. Et ce qu’il fit, on peut dire, en un sens, qu’il le fit seul ; j’entends sans autre secours que celui de collaborateurs dont le zèle, communiqué et échauffé par lui,

  1. La citation complète est : «… de gens qui ne sont ni de leur temps ni de leur pays ».