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maritales qui font, depuis quelques années, la gloire de nos comédies et de nos romans. Il va aussi loin que possible dans ses conseils de miséricorde. Il en fait bénéficier jusqu’à la jeune fille qui se laissa endommager et qui ne s’en vante pas la nuit de ses noces : « Vous devez, dit-il au mari, vous fier à elle tout d’abord pour son passé : que serait-ce si elle osait vous interroger sur le vôtre ? » Et il ajoute, avec une générosité magnifique et aisée : « Eh ! quand elle aurait eu un malheur, une faiblesse même, vous êtes sûr qu’elle aimera celui qui l’adopte, bien plus que le cruel, l’ingrat, dont l’amour ne fut qu’un outrage. »

Tentée, la femme doit se confesser à son mari. C’est ce que les roses, notamment, lui conseilleront toujours (Voyez le chapitre : Une rose pour directeur). Il faut dire que, dans les cas supposés par Michelet, la femme ne montre point de perversité, oh ! non, et que cela lui rend l’aveu moins difficile. Celui qu’elle est tentée d’aimer, c’est un jeune homme que son mari aime, un commis de la maison ou un jeune cousin. Donc elle confessera à son époux son trouble, ses inquiétudes. Elle lui dira : « Garde-moi ! aie pitié de moi !… soutiens-moi !… Je sens que j’enfonce. Si faible est ma volonté, que d’heure en heure elle glisse, elle va m’échapper… » etc…

Dans le roman de Mme de La Fayette, M. de Clèves reçoit de sa femme une confidence pareille, suivie des mêmes supplications : « Conduisez-moi ;