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lement le droit ; enfin qu’elle est toujours plus haut ou plus bas que la justice.

Mais il l’adore.

Il croit à l’infinie bonté native de la femme. Toutes les fois qu’elle paraît un peu moins bonne, c’est qu’elle souffre (toujours la blessure). On la dit capricieuse ; ce n’est pas vrai : elle est au contraire régulière, « très soumise aux puissances de la nature. »


Sur l’adultère, le grand poète semble peu complet, soit insuffisance d’information, soit indulgence et tendre partialité. Sans doute il reconnaît, se conformant en cela au bon sens, à la tradition, que l’adultère de la femme est plus « coupable » à cause des conséquences, que celui du mari : mais d’autre part, il la croit beaucoup moins responsable que l’homme. Dans le chapitre : La Mouche et l’Araignée, cherchant comment elle peut être amenée à la faute, il n’ose imaginer que deux cas : si elle tombe, — c’est qu’une perfide amie avait résolu de la faire tomber, la pauvre petite ; — ou c’est que, de très bonne foi, elle voulait, la chère enfant, servir les intérêts de son mari… Et pour elle Michelet imagine des fractions de responsabilité morale. Il précise : il la démêle responsable de son acte pour un trentième exactement, vingt trentièmes étant attribuables à la surprise et les neuf autres à une contrainte extérieure.

Jugez si, après cela, le mari doit pardonner ! Michelet approuverait les innombrables absolutions